Même la France, avec ses réformes qui trainent, n’est pas épargnée par le FMI

17/07/2017

Il n’y a pas que les pays sous-développés ou en voie de développement auxquels le Fonds monétaire international (FMI) fait la leçon, il y a les plus costauds aussi, tels que la France, 5ème puissance économique mondiale. Le FMI vient de se rappeler au bon souvenir de cette dernière en évoquant une “opportunité exceptionnelle” pour entamer les réformes que le pays diffère depuis des décennies, notamment pour rogner un taux de chômage élevé et corriger la faible compétitivité extérieure, indiquent les conclusions de la revue annuelle de l’économie française publiée le lundi 17 juillet 2017.

Pour le FMI, “le solide mandat politique (dont disposent Emmanuel Macron et son gouvernement) et l’amélioration de la conjoncture économique (le taux de croissance devrait pouvoir se hisser à 1,5% cette année et accélérer l’an prochain) offrent une opportunité exceptionnelle pour engager un tel paquet de réformes courageuses et complètes.” Le FMI, pas avare du tout en conseils, suggère au nouvel exécutif français de tailler sérieusement les dépenses publiques, “dès le début” et “de mettre en œuvre de profondes réformes de dépenses à tous les niveaux des administrations publiques“, y compris les collectivités locales, avertit le FMI.

L’institution suggère également de baisser le nombre des fonctionnaires ou d’effectuer des transferts sociaux mieux calibrés, surtout en matière d’aide au logement. Elle est d’avis également que la réforme des retraites programmée “devrait comporter des mesures d’incitation pour retarder le départ à la retraite“.

Mais le fonds a également délivré des brevets de satisfecit pour les intentions affichées. Il se réjouit par exemple du plan de réforme “vaste et ambitieuse“du marché du travail théorisé par le président Emmanuel Macron, qui veut introduire plus de souplesse dans les entreprises – notamment en matière d’embauche et licenciement -, il est aussi prévu de réviser complètement l’assurance-chômage et de consolider les dispositifs d’apprentissage et de formation professionnelle.

Les propositions de Macron en matière de fiscalité du capital et du travail (réduction de charges et d’impôt sur les sociétés, réforme de l’impôt sur la fortune, nouvelle fiscalité des revenus du capital) sont également du goût du FMI, qui pensent qu’elles “devraient stimuler l’investissement et la croissance de l’emploi.

Par contre pour le montant de la transformation du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) en réduction de charges, une facture de 20 milliards d’euros que le gouvernement promet d’achever en 2019, le FMI pense qu’il “pourrait être allégé en étalant la réduction des charges sur deux ans.

Enfin l’institution de Bretton Woods dit ceci dans son rapport : “Pour produire le maximum d’effets, ces réformes devraient inclure des mesures visant à réduire le biais en faveur de la dette, à éliminer les exonérations inefficaces, à corriger les désincitations qui freinent la croissance des entreprises et à rationaliser la fiscalité de l’épargne de long terme“.

africanmanager.com

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