Béji Caïd Essebsi : La cohabitation avec Ennahdha est réussie et peut se poursuivre

18/09/2017

Le président de la République, Béji Caïd Essebsi a accordé une interview exclusive au journaliste Sofiane Ben Farhat pour le premier épisode de sa nouvelle émission, « Nous vous ramenons les infos », diffusée sur Al Wataniya, durant laquelle il a commenté les derniers développements de la scène nationale.

 

Dans un premier temps, le président de la République est revenu sur le report des élections municipales pour, probablement, le mois de mars prochain.

« Ces élections sont très importantes pour l’achèvement du processus démocratique, sauf qu’on ne peut tenir ces élections avec des vacances au sein de l’ISIE. Ces élections doivent se tenir dans de bonnes conditions pour garantir leur succès », a-t-il indiqué.

 

Revenant sur la situation sécuritaire, le président de la République a affirmé : « En Tunisie, on peut dire qu’on a remporté la première guerre contre le terrorisme, cependant, la menace terroriste persiste encore. Quant aux changements effectués à la tête des ministères de l’Intérieur de la Défense, je n’y suis pour rien, c’est la décision du chef du gouvernement et ceci fait partie de ses prérogatives. Si j’ai un avis, c’est uniquement à titre consultatif ».

 

D’autre part, il a indiqué que la guerre contre la corruption se poursuit, soulignant que cette politique est sur la bonne voie et que seuls les résultats finaux entrent en compte. « Cette campagne n’est ni temporaire, ni sélective. Personne en particulier n’est visée ».

Dans ce contexte, il a indiqué que la loi de la réconciliation administrative ne s’oppose pas à cette politique, et qu’il est impératif de lire le texte de loi. « Cependant, ce qui s’est passé à l’Assemblée lors de la séance plénière consacrée à l’adoption de la loi de la réconciliation administrative, est un acte de vandalisme. Il est évident que dans les plus grandes démocraties, on assiste à des tensions au parlement, toujours est-il on ne tente jamais d’empêcher la tenue de la plénière, ou encore la discussion de la loi. Toutes les différences sont acceptées et chacun a le droit de s’exprimer. Ce sont les règles élémentaires de la démocraties, mais le respect mutuel reste obligatoire ».

 

Le chef de l’Etat est, également, revenu sur l’affaire de l’enseignante malmenée à Sfax, accusé d’athéisme par les parents d’élèves. Il a considéré que cette polémique fait partie du débat national en Tunisie. «L’expérience tunisienne, est respectée partout dans le monde, indépendamment de ce qui se passe sur la scène locale », a-t-il assuré.

 

Dans un autre contexte, il s’est penché sur le caractère civil du parti Ennahdha et des propos qu’il a tenu lors d’une Interview accordée au journal Assahafa. Béji Caïd Essebsi a assuré que ce parti a effectué des efforts énormes pour atteindre ce stade, mais qui restent insuffisants pour le moment. « Je me tiens à égale distance de tous les partis politiques, ce qui m’importe c’est l’intérêt suprême de la Tunisie, et je pense que la cohabitation avec Ennahdha, jusqu’à maintenant, a été bénéfique pour la stabilité et la paix sociale en Tunisie ».

Par ailleurs, il a indiqué que la décision d’une éventuelle alliance entre Nidaa Tounes et Ennahdha pour les prochaines élections revient à la direction du parti de Nidaa, sauf qu’il estime que l’expérience est réussie jusqu’à présent et peut se poursuivre.

 

Interrogé sur ses critiques adressées à certaines instances constitutionnelles, notamment, l’Instance Vérité et Dignité, BCE a indiqué que « le processus de la justice transitionnelle n’est pas uniquement réservé à l’IVD, toute autre initiative qui ne s’oppose pas avec ce principe et reste conforme à la constitution peut-être retenue, je suis contre l’exclusion. Et si les gens sont satisfaits du travail rendu par cette instance qu’on le prolonge jusqu’à 2019 ».

 

Par ailleurs, il a affirmé que le code des libertés individuelles et de l’égalité est une initiative qu’il tient à mettre en place pour remédier aux lacunes observées dans le Code du Statut Personnel. « Le discours 13 août 2017 vise à l’application de la Constitution, à savoir la Tunisie est un Etat civil. En ce qui concerne l’égalité de l’héritage et le mariage de la Tunisienne avec un non-musulman, rien n’empêche les religieux d’appliquer les règles de l’Islam », a-t-il souligné.

 

Quant à son intention de se présenter aux élections présidentielles de 2019, BCE a tenté, aussi bien que mal, d’esquiver la question avançant qu’il est prématuré de poser une telle question, et que rien n’est garanti pour qu’il puisse donner une réponse exacte à ce sujet.

 

Revenant sur la situation économique, il a indiqué que « les agences de notation estiment qu’il y a une légère amélioration qui reste insuffisante pour sortir la Tunisie de la situation difficile dans laquelle elle se trouve. Par ailleurs, je pense que le projet de la réforme économique présenté par le chef du gouvernement peut être la solution. On ne peut se passer de l’aide du FMI pour le moment, cependant, les sacrifices qui doivent être fait ne sont pas imposés par le FMI, mais par la réalité de la situation du pays ».

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