Carthage signé, au tour de la Kasbah !

13/07/2016

Six semaines se sont écoulées depuis l’annonce de l’initiative du chef de l’Etat appelant à la formation d’un gouvernement d’union nationale. Six semaines pendant lesquelles les tractations et les concertations se sont enchaînées à un rythme soutenu. Et ce n’est qu’aujourd’hui, que la première étape fut couronnée à travers la signature de l’Accord de Carthage.

 

Une cérémonie officielle a été, en effet, organisée à cette occasion au cours de laquelle les chefs de neufs partis et des trois organisations nationales ont signé l’Accord de Carthage -tel que désigné par le président de République-. Les signataires sont désormais, Houcine Abassi (UGTT), Wided Bouchamaoui (UTICA), Abdelmajid Ezzar (UTAP), Rached Ghannouchi (Ennahdha), Hafedh Caïd Essebsi (Nidaa Tounes), Mohsen Marzouk (Mouvement projet Tunisie), Slim Riahi (UPL), Yassine Brahim (Afek Tounes), Zouhaier Maghzaoui (Mouvement Echaâb), Kamel Morjane (Al Moubadra), Issam Chebbi (Al Joumhouri) et Samir Taïeb (Massar).

 

Outre les parties signataires, plusieurs personnalités politiques et nationales ont été présentes à cet évènement bien qu’elles n’aient pas signé ledit accord. On notera, notamment, la présence de Ahmed Néjib Chebbi, Abderrahim Zouari, Mehdi Ben Gharbia, Ali Laârayedh, Abderrahim Zouari, Fadhel Khélil, et.

Toutefois, d’autres ont préféré ne pas y assister, comme l’ancien président Moncef Marzouki et l’ancien président de l’Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaâfar. Ces derniers ont privilégié la publication de communiqués pour s’opposer au projet de loi de la réconciliation ou encore polémiquer à propos de l’état de santé de Béji Caïd Essebsi.

Mais on notera, tout de même l’absence du chef du gouvernement, Habib Essid, qui était, du reste, prévisible suite au clivage devenu public entre le président de la République et le locataire du Palais de La Kasbah.

 

Dans son discours prononcé aujourd’hui, même, le président de la République a félicité le peuple tunisien pour la signature de l’accord. « Il y a un consensus même si certains sont absents » a-t-il déclaré.

« Ceux qui ont signé l’Accord de Carthage aujourd’hui, représentent 80% des voix des forces politiques représentées à l’ARP. Cette initiative n’est dirigée contre personne, elle s’est imposée par le contexte socio-économique que traverse le pays. Nous ne blâmerons personne à part nous-mêmes et mettons nous d’accord sur le fait que cette situation ne peut perdurer.

Il a été donc impératif de trouver l’alternative politique, laquelle ne passe pas forcément par le changement de personnes », a déclaré Béji Caïd Essebsi avant d’ajouter en disant qu’il était optimiste pour l’avenir et relevant au passage, qu’il y a malheureusement des sensibilités qui ne veulent pas forcément le bien pour le pays.

« On a dit que j’étais mort » a-t-il déploré. « Ceux qui ont propagé ces ragots, sont une bande de malades mentaux, une association de malfaisants auxquels je ne tiens pas rigueur. Je n’ai jamais été interné dans un hôpital psychiatrique, moi ! Ni en Tunisie, ni à l’étranger !,  a déclaré le chef de l’Etat, amusé.

Dans le même ordre d’idées, BCE a mis en relief que la Tunisie se trouve en phase de concrétisation du processus démocratique d’où la profusion des partis politiques, la multiplication des titres de médias audiovisuels, de journaux de presse écrite et électronique.

« Ceci est une très bonne chose, a-t-il tenu à mentionner, dans la mesure où cela contribue au renforcement de la liberté de presse et d’expression. Mais, a-t-il renchéri, il ne faut pas user de cela dans le mauvais esprit, car cette liberté deviendrait alors une source de nuisance pour autrui, ce qui serait inadmissible. D’où l’impératif de trouver les mécanismes nécessaires et adéquats en vue d’empêcher de telles pratiques.

 

En conclusion, Béji Caïd Essebsi a tenu à mettre en relief son sentiment de sympathie envers le chef du gouvernement Habib Essid, « C’est une personne qui travaille beaucoup. Il a accompli son devoir et j’ai pour lui beaucoup de respect», a-t-il affirmé.

 

« M. Essid a demandé à être auditionné par l’ARP. Il aura, ainsi, l’occasion de présenter le travail fourni pendant son mandat qui sera évalué par l’Assemblé et cela même si on n’a pas de doute sur la qualité du travail fourni », a dit le chef de l’Etat qui a répété : « Je ne décide pas de qui s’en va et qui reste ».

Selon le document signé, les organisations nationales ainsi que les partis signataires visent à dépasser la crise actuelle afin d’entamer une prochaine étape de développement à travers des orientations et des objectifs, dont, notamment, l’instauration de la paix et de la stabilité, la consécration de la transition démocratique, l’élaboration d’un programme pour impulser l’économie.

Ces orientations nécessitent une réelle volonté et audace afin de rétablir le prestige de l’Etat, le respect des lois et la préservation des droits et des libertés. Le document dresse, en tout, cinq axes majeurs comme étant des priorités à respecter. On citera :

-la proclamation de la guerre contre le terrorisme

-l’accélération du processus de développement et d’emploi

-la lutte contre la corruption

-la maitrise des équilibres financiers et l’application d’une politique sociale efficace

-l’établissement d’une politique spécifique aux villes et aux collectivités locales

 

Cette première phase étant achevée, la suite sera consacrée à la désignation d’un chef de gouvernement qui œuvrera, ainsi que son équipe à la concrétisation de cet accord. En effet, et indépendamment, du nom de la personnalité qui aura la charge de conduire la prochaine formation, elle devra s’engager à respecter et à concrétiser le contenu de l’Accord de Carthage. D’autant plus que cette initiative a été lancée suite à une réelle crise, ayant des dimensions politiques, économiques, sécuritaires et sociales.

 www.businessnews.com.tn

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