Coup d’envoi de la 2ème rencontre des journaux francophones édités dans le monde arabe
28/06/2017
Le coup d’envoi de la deuxième rencontre des journaux francophones édités dans le monde arabe a été donné, ce mercredi 28 juin 2017, à l’hôtel Mövenpick Gammarth.
L’évènement s’est tenu en présence de la secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean, du représentant personnel du président de la République tunisienne auprès de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), Ferid Memmich, de représentants de l’ambassade de France en Tunisie et de patrons de presse francophone tunisiens et du monde arabe venus spécialement à Tunis pour y prendre part.
Ferid Memmich a expliqué qu’à travers la nomination d’un représentant personnel auprès de l’OIF, pour la première fois de l’histoire de la Tunisie, le président de la République a exprimé une attitude politique qui consiste à réaffirmer l’attachement de la Tunisie à la francophonie comme modèle de société. «La francophonie représente l’ouverture et l’enrichissement, (…) nous voulons être fécondés et féconder cette francophonie. Nous prétendons avoir beaucoup à apporter à la francophonie», a-t-il indiqué.
Le chargé d’affaires de l’ambassade de France en Tunisie, Laurent Viguié, a estimé, pour sa part, que cet événement est un enrichissement pour les patrons de la presse francophone des pays arabes qui peuvent partager et échanger leurs expériences mutuelles. Il a exprimé l’attachement de la France à cette presse francophone qui est souvent le porte-drapeau des libertés : liberté d’expression et de conscience, dans leurs pays respectifs.
« La densification des relations entre la presse francophone leur permettra de s’unir pour des défis en commun, notamment comment attirer de la publicité, comment faire évoluer leur modèle économique et comment faire leur transition digitale », a-t-il relevé. M.
Viguié a souligné que pour tous ces défis la France veut accompagner la presse francophone des pays arabes. A cet effet, le pays a mis en place un plan d’aide qui s’intitule “Je m’exprime en français”. La France veut, également, participer au financement de certains projets d’appui à des programmes en langue française, notamment dans les radios et télés. Elle souhaite, aussi, apporter son expertise pour la transformation digitale des médias francophones dans les pays arabes et à former des journalistes.
Michaëlle Jean a estimé, quant à elle, que la francophonie est un espace de solidarité et de coopération pour défendre l’humanité dans son ensemble. Elle a souligné que le sort des médias francophones interpelle tout le monde. Elle a précisé que sur les 800 journaux francophones qui étaient édités dans le monde arabe, seulement 150 ont subsisté jusqu’en 2014. D’où le sentiment d’urgence pour agir et réagir si on ne veut pas les voir tous disparaitre.
C’est, dans ce cadre, que l’OIF a lancé un plan d’aide spéciale aux journaux francophones édités dans le monde arabe.
Mme Jean a expliqué que cette deuxième rencontre ne s’est pas tenue par hasard en Tunisie, mais grâce au patrimoine, de la vision et de l’héritage tunisien. «Nous savons ce que nous devons à la Tunisie : elle n’a pas cessé d’être un phare intellectuel», a-t-elle déclaré.
Prenant la parole, le président de la Fédération Tunisienne des directeurs de journaux (FTDJ), Taïeb Zahar, a voulu tirer la sonnette d’alarme sur une presse francophone à l’agonie. Il a souligné que les gouvernements successifs n’ont pris aucune mesure pour soutenir la presse écrite et qu’il y a absence d’une conscience politique quant au rôle de la presse dans la construction de la démocratie. M. Zahar a estimé que la presse francophone souffre doublement d’être un média et d’être en plus francophone. Etant le président de la FTDJ, il a affirmé que les patrons de presse se sentent abandonnés.
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