Fitch Ratings : le financement de la Tunisie serait moins prévisible ou plus cher
13/03/2017
L’agence de notation Fitch Ratings souligne, dans un communiqué publié sur son site le 10 mars et traduit par la TAP, « les défis de réforme auxquels fait face le gouvernement tunisien et de nouveaux retards de réforme [qui] pourraient accroître l’incertitude des perspectives de financement de la Tunisie ». Dans ce rapport, Fitch estime que « les risques de financement liés aux retards de décaissement ne peuvent pas être écartés » ce qui « laisse la Tunisie dépendre de financements de marché moins prévisibles ou plus chers ».
Ceci est expliqué, selon l’agence de notation, par le report du décaissement de la tranche de 320 millions de dollars du FMI, pour des raisons de retard dans les réformes liées à la fonction publique et aux dépenses gouvernementales. Fitch rappelle, dans ce contexte, que les risques de financement à court terme ont été atténués par l’émission sur le marché international, d’un emprunt obligataire de 850 millions d’euros en février dernier.
« Un décaissement au titre du programme tunisien de mai 2016 du FMI, équivalant à environ 320 millions de dollars, était attendu à la suite d’une revue de programme en novembre. Mais, les autorités tunisiennes ont confirmé que le paiement a été reporté en raison de retards dans un certain nombre de domaines, y compris la fonction publique et la réforme fiscale », peut-on lire par ailleurs. L’agence ajoute, dans son communiqué : « Nous nous attendons à ce que la masse salariale soit proche de 15% du PIB d’ici la fin de l’année ».
Fitch fait, dans ce sens, remarquer que « l’opposition politique [tunisienne] a entraîné en 2016 le retrait du gel des salaires du secteur public dans le budget proposé pour 2017 » ajoutant que « les autorités tunisiennes ont, depuis, engagé un régime de licenciement volontaire pour les fonctionnaires, dont le gouvernement espère retirer au moins 10.000 salariés de la masse salariale publique d’ici 2020. Le gouvernement envisage également la vente d’actions, y compris dans les banques publiques ».
Selon Fitch Ratings, « le déficit budgétaire atteindra 6% en 2017 et que la Tunisie devra, pour faire face à ses engagements d’endettement, emprunter l’équivalent de 7% de son PIB en devises étrangères (sur le marché international) et 2% du PIB sur le marché local ».
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