Habib Essid : Dernier acte
31/07/2016
Par Karim Baklouti Barketallah
Que voulait-il faire? Je ne l’ai point compris. Ce chef du gouvernement d’un pays en crise, dont les partis qui lui ont donné confiance à l’assemblée la lui retirent depuis plus d’un mois et demi. Il tient à aller à l’assemblée, fait un discours bafouilleur, vide de sens, sans s’attaquer à une aucune source du mal, se contentant d’un satisfecit d’un bilan qu’il est seul à voir positif et s’évertuant de parler d’un pseudo-verre plein ou vide.
Il se rend à une assemblée qui lui est totalement hostile, se fait humilier et fait, à travers lui, humilier un peuple déjà meurtri et abattu par les crises successives, termine par obtenir 3 minables voix en sa faveur et celui des membres de son gouvernement au vote final… Il a joué à quoi?
Quand le président de la République avait fait son interview avec Elyès Gharbi, annonçant son point de vue quant à l’échec de ce gouvernement, ne fallait-il pas dès ce soir-là annoncer sa démission ou bien se décider à prendre une initiative quelconque?
Sidéré, personnellement je suis le bec cloué devant cet homme qui se fait tant châtier et mettre à terre au sein d’une corrida à laquelle il a décidé d’aller lui-même, connaissant par avance son verdict ! Constitution, respect des institutions? Oui, mais démissionner aussi fait partie de la batterie de mesures que prévoit la Constitution. Aller à l’assemblée pour quoi faire? Pour dénoncer qui et quoi? Pauvre mec !
Il rentre dans la même case historique que celui qui a été un simple valet de Ben Ali et qui au lendemain de la chute de son maître a fait chuter le pays en se précipitant à prendre des mesures graves et dangereuses pour la nation mais qui lui ont sauvé la peau. Je parle de bien évidemment de l’autre c… Molle Mohamed Ghanouchi.
Je suis sans voix devant le spectacle désolant du 30 juillet à l’ARP et du tableau d’affichage final. Cet homme qui n’a pas combattu la corruption, qui n’a pas su faire appliquer l’autorité de l’Etat, a fini par mettre à mal encore, des institutions fragilisées. Qu’il parte et qu’il se fasse vite oublier ! Ce qui nous attend est bien lourd et difficile. Nous devons être vigilants et intransigeants face aux abus. Le pays vit l’une de ses épopées les plus difficiles. Un sursaut de la classe politique et de la société civile est, plus que jamais, requis !
Karim Baklouti Barketallah
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