Habib Essid : L’initiative de BCE a brisé l’harmonie qui existait entre nous !

24/07/2016

Le chef du gouvernement,  Habib Essid a accordé une interview, publiée , dimanche 24 juillet 2016, par Essahafa Al Yaoum et La Presse, conduite par Hechmi Nouira, durant laquelle il a parlé de sa relation avec Béji Caïd Essebsi, tout en apportant une évaluation du travail de son gouvernement.

 

Revenant sur sa relation avec le président de la République. M. Essid a indiqué « J’étais membre de son gouvernement quand il était à La Kasbah et chef de gouvernement alors qu’il est à Carthage. Je peux vous assurer qu’il y a un respect mutuel. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de désaccord sur certains points ». Et d’ajouter que le fait de passer d’un régime présidentiel à un régime mixte ne peut se faire du jour au lendemain. « Pour le moment, il y a encore de la confusion et le nouveau régime n’est pas assez clair et suffisamment accepté [...] Dans tous les cas, nous avons pu résoudre tous nos désaccords par le dialogue ».

Par ailleurs, il a affirmé qu’il n’a aucun complexe à travailler avec Béji Caïd Essebsi.  « Je pense que la coopération entre les deux institutions est permise par la Constitution et ne peut avoir que des répercussions positives ».

 

Toutefois, il a indiqué  qu’il n’a pas été consulté avant de lancement de l’initiative de former un gouvernement d’union nationale. « Je l’ai appris par mes propres sources. Pourtant, il s’agit d’une initiative qui me touche directement. Et franchement, je reproche au président de la République de ne pas m’avoir informé sur son intention de lancer une telle initiative, surtout qu’il sait très bien que je n’ai aucune intention de rester jusqu’à la fin du mandat. J’ai toujours cru que je devais partir au plus tard après les élections municipales qui pourraient redessiner le paysage politique et redéfinir l’équilibre des forces, et auraient donc nécessité un changement au niveau du gouvernement.

J’ajoute que la manière avec laquelle le président a annoncé son initiative a brisé l’harmonie qui existait entre nous. Je l’ai, d’ailleurs, informé de ma déception ».

Et d’ajouter qu’il n’a pas pu accepter le timing pour annoncer cette initiative, estimant que le contexte n’est pas favorable ni sur le plan sécuritaire ni sur le plan social. « Sur le plan économique, nous avons commencé à voir les signes d’une reprise et d’une sortie de crise. Et donc cette initiative risque d’avoir des effets contreproductifs ».

Le chef du gouvernement a, également, affirmé « le président sait pertinemment que j’étais prêt à endosser à sa place la responsabilité de certaines décisions et de certaines mesures. Or, malgré mon dévouement et mon engagement, il a préféré ne pas m’informer de sa décision. Ma déception est profonde ».

 

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