Habib Essid : On m’a menacé pour que je présente ma démission !

20/07/2016

Le chef du gouvernement, Habib Essid, a accordé ce soir du mercredi 20 juillet 2016, une interview exclusive à la chaine télévisée Attessiaa, conduite par Borhène Bsaies au cours de laquelle il est revenu sur les principales questions concernant l’initiative présidentielle ainsi que la situation générale dans le pays.

 

Revenant sur l’échec du gouvernement, M. Essid a affirmé que l’action gouvernementale est un travail humain, et que tout travail humain ne peut être parfait. «Nous avons essayé d’atteindre les objectifs fixés par tous les moyens. Ainsi, nous avons eu des réussites à notre actif, notamment, au niveau sécuritaire et social. Mais au niveau économique, il ne pouvait y avoir de développement tant qu’il n’y avait ni sécurité, ni trêve sociale », a-t-il assuré.

 

Quant aux points négatifs, M. Essid a indiqué qu’il s’agit des deux secteurs vitaux de l’économie tunisienne : le phosphate et le tourisme. « Le secteur du tourisme a été affecté par les attentats terroristes, celui du Bardo et puis de Sousse, et nous assumons l’entière responsabilité. Concernant le phosphate, je connais très bien la région et la solution ne peut être sécuritaire. Il faut le dialogue et les concertations ».

 

Par ailleurs, il a indiqué que la Tunisie n’aura aucun problème pour payer ses dettes. « La Tunisie a toujours honoré ses engagements financiers. Il est vrai que l’année 2017 s’annonce difficile, mais notre gouvernement a pris les mesures nécessaires pour qu’elle puisse dépasser les difficultés ».

 

Interrogé sur ses rapports avec le président de la République, Habib Essid a démenti toutes les rumeurs faisant état qu’un froid s’est installé dans leurs relations, affirmant que ses rapports avec le chef de l’Etat restent dans le cadre du respect mutuel. Et d’ajouter que Béji Caïd Essebsi ne lui a jamais demandé de démissionner bien que d’autres personnes, dont il a préféré faire taire le nom, le lui ont demandé directement.

 

Revenant sur ses relations avec les ministres ayant approuvé son départ, le chef du gouvernement a indiqué qu’il n’est pas au courant de leurs positions, ajoutant que l’action du gouvernement doit se poursuivre quelles que soient les circonstances, « L’Etat ne peut pas s’arrêter ! ».

S’agissant de son passage devant l’Assemblée des représentants du peuple, il a affirmé que 4 options se présentaient devant lui et qu’il a choisi la moins compliquée : « La démission, et je ne démissionnerai jamais, c’est une question de principe. Le passage devant l’ARP : c’est soit la demande du vote de confiance, la motion de censure ou une demande de vote de confiance formulée par le président de la République ». Et de renchérir qu’il y a des personnes qui ont insisté pour qu’il présente sa démission allant même jusqu’à le menacer de le « traîner dans la boue », selon ses propres termes…

 

Quant à sa relation avec l’ancien chef du cabinet présidentiel, Ridha Belhaj, il a indiqué qu’ils entretenaient des rapports tout à fait ordinaires. « M. Belhaj est une connaissance qui date de 2011, quand nous avions travaillé ensemble au gouvernement de Béji Caïd Essebsi, et il est même arrivé qu’il ait demandé certaines nominations que j’ai refusées », a-t-il affirmé. D’autre part, il a précisé que cette initiative relative à la formation d’un gouvernement d’union nationale émane d’une politique nationale, écartant toute éventualité d’une pression étrangère exercée sur le président de la République.

 

Et à M. Essid de conclure « Je dirai à mon successeur que la situation est difficile. Nous avons rempli la moitié du verre. Le prochain ne doit pas le renverser mais il devra continuer à le remplir. Toutefois je demeure à la disposition du prochain chef du gouvernement pour toute éventuelle aide ».

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