Hela Cheikhrouhou annonce la mise en place d’une nouvelle politique énergétique pour 2020/2030
24/11/2016
Une conférence intitulée « Stratégie énergétique de la Tunisie 2020 » organisée par la Chambre de commerce Tuniso-Britannique (TBCC) s’est tenue ce jeudi 24 novembre 2016 à l’hôtel Acropole aux Berges du Lac.
Etaient présents : la ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Hela Cheikhrouhou ; une délégation de l’ambassade de Grande-Bretagne ; le président de la TBCC, Mehdi Ben Abdallah ; le responsable de coordination de la commission Energie au sein de la chambre de commerce, Mohamed Chaabouni ; le secrétaire général de la TBCC, Ali Hjaiej ainsi qu’un grand nombre de dirigeant de la STEG, de l’UTAP, de la STIP et des supermajors pétroliers tels que SHELL et TOTAL.
Les défis et les perspectives de la Tunisie dans le domaine des énergies à l’horizon 2020/2030 ont été décortiqués durant la conférence, plusieurs points noirs ont également été soulignés notamment à propos de la corruption qui gangrène le secteur et sur le sujet des circuits informels de la contrebande qui parasitent la production régulière des énergies.
Mehdi Ben Abdallah a, de prime abord, indiqué que le débat sur la stratégie énergétique de la Tunisie est un des sujets les plus importants pour le développement du pays. Il a précisé que de 1960 à 1980, le secteur énergétique s’était concentré sur la mise en place de la structure institutionnelle indispensable au domaine en question. Dans les années 2000, une prise de conscience du déficit énergétique et de l’impératif de sa maitrise s’est alors imposée et une incitation à la consommation du gaz naturel a, de ce fait, pris place. S’adressant à Hela Cheikhrouhou, le président de la TBCC a déclaré : « Madame la ministre, la situation énergétique du pays est devenue inquiétante et elle nécessite, au plus vite, l’instauration d’une nouvelle politique énergétique celle qui concernera la décennie 2020/2030. La consommation d’énergie ne cesse de croitre et le déficit aussi ».
Le président de la TBCC a également fait état des perturbations de l’activité pétrolière qui est selon ses termes « dans une mauvaise passe », ajouté à ces perturbations des troubles sociaux persistants et, entres autres, le gel de l’octroi de certain permis facilité par l’application de article 13 de la constitution qui pose problème. Il a renchérit que « la situation est navrante et imprégnée de contreperformance qu’il s’agit d’éradiquer ».Il a, par ailleurs, mis en exergue la nécessité de la mise en œuvre de nouveaux textes réglementaires qui devront être en conformité avec le code des hydrocarbures et avec l’article 13 de la Constitution. Ces propositions ont été approuvées par la ministre Hela Cheikhrouhou. Aussi, le président de la TBCC et la ministre sont tombés d’accord sur l’impératif de reconstruire la confiance en la gouvernance de l’énergie en Tunisie.
Prenant à son tour la parole, la ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables a tout d’abord fait état de la corruption dans le domaine des énergies et a demandé à l’auditoire de dénoncer cette corruption lorsqu’elle est fondée sur « plus que des allégations ». Elle a annoncé qu’un conseil ministériel restreint s’était réuni mardi 22 novembre 2016 et qu’il avait approuvé la nouvelle stratégie énergétique prônée pour 2020/2030. Elle a déclaré : « Il faut reconstituer les réserves en énergies de la Tunisie pour atteindre l’indépendance énergétique et ce grâce à l’effort fourni par l’ETAP ». A propos des sources non conventionnelles comme le gaz de schiste, elle a indiqué que des études ont été lancées par le ministère de l’Environnement et des Affaires locales et le ministère de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables pour faire état des impacts environnementaux éventuels du gaz de schiste en Tunisie.
Le sujet de la contrebande des hydrocarbures et le partenariat tuniso- algérien ont également été discutés. Enfin, la ministre s’est exprimée sur le transport pétrolier qui est selon elle beaucoup trop concentré sur le terrestre. Elle a indiqué que ce moyen de transport comportait un taux de dangerosité important et qu’il fallait favoriser la construction de pipelines et l’infrastructure portuaire.