La Fédération nationale du cuir et de la chaussure tire la sonnette d’alarme
14/03/2017
La Fédération nationale du cuir et de la chaussure a tiré la sonnette d’alarme, quant à l’avenir du secteur et à la pérennité des emplois qu’il assure pour des milliers de citoyens, lors d’une conférence de presse tenue lundi 13 mars 2017 au siège de l’UTICA.
Les responsables de la Fédération, ont affirmé que le nombre d’usines du cuir et des chaussures en Tunisie est passé de 460 en 2010 à 260 seulement en 2017 et que 60 usines en activité connaissent des difficultés financières qui pourraient conduire à leur faillite. Le nombre de tanneries est passé quant à lui de 20 à 5 tanneries en activité. Autre chiffre alarmant : alors qu’il exportait auparavant 12 millions de paires d’espadrilles, le secteur n’en exporte plus aujourd’hui que 2 millions.
Les responsables de la Fédération ont précisé que l’importation anarchique et notamment l’ouverture du marché intérieur aux chaussures importées de la Turquie et de la Chine, l’absence de contrôle sur la qualité des produits finis et semi-finis importés, la fiscalité, le commerce parallèle et la concurrence illégale faite aux produits du secteur par l’importation de chaussures et de produits en cuir par le secteur de la friperie, expliquent en grande partie la dégradation de la situation de leur secteur .
« Nous sommes en train de perdre notre marché national à cause de cette concurrence illégale ! », s’est écrié un des responsables de la Fédération, « nous risquons aussi de perdre nos marchés d’exportation si cette situation perdure » a-t-il ajouté.
La Fédération a appelé le gouvernement à une application stricte de la loi concernant les importations des produits du cuir et de la chaussure (loi des prix de référence, loi sur la friperie, sur les taxes des produits finis et sur les matières premières importées). Un délai d’une semaine a été accordé au gouvernement pour qu’il engage des négociations autour des mesures urgentes à prendre pour sauver le secteur. Les citoyens ont également été appelés à boycotter les produits importés et à encourager l’achat des produits locaux.
La question de l’importation des produits chinois et turcs est au cœur des débats de ces derniers jours. La situation de crise que traverse l’industrie manufacturière tunisienne est souvent expliquée par des accords de libre échange qui pénalisent la production locale.
Ce cri de détresse a déjà été lancé par la FENATEX. Comme l’a souligné hier le président de la Fédération nationale du Textile, Belhassen Gherab, l’ancien ministre du Commerce, Mohsen Hassen, avait promis, il y a deux ans, de revoir la politique d’importation adoptée par le pays, « avant de se rétracter ». Un facteur de plus qui a poussé la FENATEX à refuser de s’engager dans l’accord sur les augmentations salariales signé entre l’UTICA et L’UGTT et à se retirer de la centrale patronale.
La Fédération nationale du cuir et de la chaussure empruntera-t-elle le pas à la FENATEX…
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