Lotfi Zitoun : Il faut réformer la Constitution !
23/02/2016
Le dirigeant d’Ennahdha, Lotfi Zitoun, estime qu’il faut amender la Constitution du pays. Dans un article d’opinion publié ce mardi 23 février 2016 sur les colonnes du Quotidien Alchourouk, l’homme politique présente un long argumentaire défendant sa position.
Pour M. Zitoun, la guerre entre les partis politiques à l’Assemblée nationale constituante a débouché sur la mise en place d’un régime politique hybride, ni présidentiel ni parlementaire, en imposant en plus l’élection présidentielle. Ce régime a donné deux décideurs pour le pays (le pouvoir exécutif et le parlement), qui a été appliqué ces 5 dernières années, est le principal responsable des crises du pays, souligne-t-il.
Pire les conditions minimales pour la traduction de la Constitution en texte de lois applicables, n’est même pas possible à cause du manque en terme de moyens financiers et de ressources humaines, note-t-il, en présentant comme exemple le retard dans la mise en place du Conseil supérieur de la magistrature et de la Cour constitutionnelle, outre le manque d’effectifs constaté dans toutes les instances constitutionnelles.
Lotfi Zitoun propose, donc, en prenant en considération cette situation exceptionnelle, au parlement de réagir immédiatement en déléguant l’autorité de promulgation des lois à caractère économique et à se consacrer la finalisation de la promulgation des lois politiques et constitutionnelles importantes, en attendant la réforme de la Constitution pour la mise en place d’un régime cohérent. Il explique, dans ce contexte qu’en 1958, Charles De Gaule a eu les pleins pouvoirs pendant six mois.
En attendant une réforme globale de la Constitution, M. Zitoun préconise la mise en place de trois mesures nécessaires :
- L’amélioration des conditions de travail au sein de l’ARP en affectant un assistant à chaque député, qui assiste à sa place, lui fait des comptes rendus et vote à sa place selon ses directives lorsqu’il est absent.
- Concernant les biens spoliés, il recommande l’ouverture de négociations directes avec les concernés au sein des ambassades tunisiennes à l’étranger, évitant de longue procédures judicaires.
- La mise en place d’une loi pour le financement des partis politique, qui permet d’éviter la fragilité des partis politiques qui influent négativement sur le fonctionnement de l’Etat et de ses institutions.
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