Moncef Matoussi : Entre le déficit dans la production pétrolière et les dommages, l’Etat perd 116 MD par mois
05/06/2017
La décision prise par trois pays du Golfe dont l’Arabie Saoudite d’isoler le Qatar a été qualifiée de « tremblement de terre » par le PDG de l’ETAP, Moncef Matoussi. « Une décision qui aura des répercussions sur le prix des hydrocarbures » a-t-il ajouté au micro d’Express FM ce lundi 5 juin 2017, lors de la matinale présentée par Wassim Ben Larbi.
« Le secteur du pétrole et du gaz en Tunisie a régressé drastiquement depuis la révolution et ce pour la lenteur des procédures administratives pour l’octroi de permis d’exploitation. La campagne « Winou El pétrole » a également eu un impact négatif important sur la production et le secteur en général. Aussi la chute du prix a joué, ce qui porte à une régression dans la production de l’ordre de 40%. Nous produisons actuellement 7 mille barils de pétrole par jour et 5,8 million de m3 de gaz/jour. En 2010, nous produisions 44 mille barils jour et 7,5 millions de m3 de gaz » a expliqué M. Matoussi.
Il ajoute que les sociétés pétrolières basées en Tunisie accusent aujourd’hui des pertes importantes considérant que les champs à l’arrêt à Tataouine et Kèbili représentent 46% de la production pétrolière de la région et plus de 20% de la production gazière.
Il dit en effet : « L’arrêt de la production à Tataouine a fait que 700 personnes se sont trouvées sans travail en plus des 20 MD mensuels que l’Etat doit débourser en dommage et intérêt aux sociétés à l’arrêt. Ajoutant à cela le manque à gagner pour l’Etat estimé à 24 MD par semaine, les caisses de l’Etat ont été affectées ! »
Le PDG de l’ETAP a assuré que l’Etat est actionnaire dans la majeure partie des sociétés productrices en Tunisie et qui sont au nombre de 35. « Des gains dégagés par la vente de pétrole et de gaz en Tunisie, l’Etat prend 80%. Le reste va aux sociétés pétrolières qui prennent tous les risques et détiennent de surcroit le matériel et compétences techniques » a-t-il assuré.
Moncef Matoussi a expliqué en outre que d’après les données dont il dispose « il est très probable qu’il y ait une augmentation des prix des carburants à la pompe ».
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