Plan de déstabilisation de l’Algérie : La Tunisie sous menace !
06/01/2017
En Algérie, la nouvelle année commence dans l’agitation. Le pays voisin connait depuis le 2 janvier des mouvements sociaux qui se sont transformés dans certaines régions en émeutes et en affrontements suscitant l’inquiétude de plusieurs observateurs. C’est que, sur l’échiquier géopolitique de toute la région, l’Algérie est LE pays avec lequel il faut composer. Les conséquences d’une déstabilisation de l’Algérie ne peuvent être que graves, voire catastrophiques notamment pour la Tunisie qui partage des centaines de kilomètres de frontières, une histoire commune et une coopération solide et sans faille…
Le mois de janvier est celui de tous les risques, se plait-on à dire en Tunisie. Ce mois est intrinsèquement lié, dans la mémoire collective, à des événements de contestations et de troubles : derniers en date la révolution de janvier 2011 et le début de ce qu’on nommera « Le printemps arabe ». Un printemps tellement prolifique qu’il a eu raison, dans le monde arabe, de plusieurs régimes, pourtant solidement installés, et changé à jamais la face de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
L’Algérie a résisté à cette déferlante alors que, dans la région, des régimes étaient renversés, des guerres éclataient et que le terrorisme prenait un essor international. La Tunisie a pu compter sur son voisin, qui a été un rempart, et l’est toujours, dans les heures les plus sombres du pays. Dans l’éventualité d’une déstabilisation de l’Algérie, la Tunisie serait prise en tenaille entre une Libye en pleine déconfiture à l’Est et à une situation menaçante à l’Ouest.
« Il y a une tentative de déstabiliser le pays. Ils pensent que l’Algérie peut être manipulée par n’importe qui. Ils pensent que nous sommes des moutons ! », a lancé le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal, jeudi 5 janvier 2017. Insistant sur la stabilité inébranlable du pays, M. Sellal ajoute : « Ils pensent au Printemps arabe. Nous, on ne connaît pas ce Printemps arabe et il ne nous connaît pas ! Ce qu’on peut tirer de ces événements est la force du peuple algérien et de sa jeunesse. Il y avait des appels anonymes de certaines parties chargées d’une mission pour déstabiliser le pays !». Abdelmalek Sallel réagissait ainsi pour la première fois aux émeutes ayant secoué Bejaïa.
Retour sur les faits. En Algérie, lundi 2 janvier, une grève générale a été décrétée par les commerçants pour protester contre la hausse des prix et l’augmentation des impôts prévue par la nouvelle Loi de Finances 2017, récemment adoptée. Lundi donc, les commerçants baissent les rideaux en signe de contestation. Un geste qui a amené à des manifestations populaires dans la ville de Bejaia. Manifestations qui ont dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre. La ville est devenue le théâtre de violents affrontements entre de jeunes manifestants survoltés. Les sécuritaires utilisent des gaz lacrymogènes, des matraques et des balles en caoutchouc pour mater les manifestants, mais rien ne semblait pouvoir les arrêter. Des scènes de chaos s’en sont suives : les jeunes s’en sont pris aux édifices publics, à des établissements privés… Le saccage est de taille.
Dès mardi, les manifestations reprennent et regagnent d’autres régions du pays, alors que les autorités tentent de contenir et de mater ces mouvements. Une situation qui n’est pas sans rappeler les troubles ayant eu lieu en Tunisie. Pourtant, un retour à la normale est en train d’être amorcé. Une grande part des Algériens a pris le parti de ne pas participer et cautionner ces mouvements. L’idée d’un complot contre la stabilité du pays étant persistante. Idée qui n’est pas absolument fortuite quand on sait que l’Algérie se classe dans le top des pays aux réserves de gaz et de pétrole les plus importantes, ce qui ne la met pas à l’abri des visées expansionnistes.
Lorsque le Premier ministre algérien évoque des tentatives de déstabilisation du pays et fait le rapprochement avec « le Printemps arabe », il ne s’agit pas d’un hasard. Ce n’est pas que la situation sociale, économique ou politique en Algérie n’appelle pas à la grogne populaire. Les observateurs s’accordant à dire que c’est une véritable poudrière.
Les protestations sont parties de l’adoption de cette loi de Finances 2017 comportant une série de taxes ayant pour but de compenser la baisse des revenus pétroliers. C’est que, en dépit des ressources considérables de l’Etat, les déséquilibres économiques et sociaux sont endémiques.
Les puissances qui convoitent les richesses de l’Algérie et sa situation géographique stratégique, ne manqueraient pas de se faufiler par ces brèches, profiter des vulnérabilités sociales et économiques inhérentes dans le pays, pour « pousser » à un changement du régime.
Les conséquences en seraient spectaculaires et se répercuteraient sur toute la région et même au-delà. La jeune démocratie tunisienne serait la première à être touchée, assaillie de toutes parts. Dans l’éventualité où un tel scénario se produise, la Tunisie serait dans une situation géopolitique intenable et explosive.
A qui profiterait la déstabilisation de l’Algérie. Pas à la Tunisie en tout état de cause ! Se devant de faire face à une situation économique de plus en plus précaire et à des pressions internationales, le colosse algérien n’en est pas à sa première crise. Le point de rupture n’est probablement pas pour aujourd’hui, mais les menaces se profilent. Entre la Tunisie et l’Algérie c’est une coopération étroite et fructueuse qui s’opère depuis des décennies. Plus encore, avec la prolifération du terrorisme et les efforts conjoints pour le combattre, une déstabilisation du pays voisin pour avoir une incidence catastrophique sur la sûreté du pays.
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