SOS terrains !

26/10/2014

Nous sommes exigeants avec nos footballeurs et nos techniciens et c’est normal. Mais il faut voir dans quelles conditions ils travaillent…

Finances, éthique, polémiques, liaisons dangereuses, argent, politique et sport, manipulations, arbitrage : la totale pour  un football  tunisien qui a décidément bien du mal à se refaire une virginité. Nos journaux, nos télés et nos radios parlent peu de football joué et beaucoup du reste. Les véritables vedettes, ce ne sont pas les joueurs mais les présidents de club, les arbitres et la bande à Al Jary, qui font la pluie (souvent) et le beau temps (plus rarement) pour ne laisser que des miettes aux autres.

Que reste-t-il aux footballeurs? De gros salaires pour les uns, l’angoisse des fins de mois pour la plupart (un footballeur ça peut ne pas être payé pour deux, trois mois, voire plus) et surtout un outil de travail qui n’en est pas un. L’outil de travail, ce sont les terrains infâmes sur lesquels évoluent nos footballeurs. A l’entraînement et lors des matches amicaux.
Facile de s’extasier face aux exploits techniques et autres  des footballeurs européens. Normal à la limite quand on sait qu’ils évoluent sur de véritables tapis, où le contrôle et le jeu à une seule touche trouvent leur véritable sens. Plus facile dès lors de réussir des exploits et de voir une cascade de buts chaque week-end.

Du côté de chez nous, et eu égard à l’état des terrains d’entraînement, arriver le samedi et le dimanche sain et sauf est déjà un petit exploit. Et une fois sur le terrain et face à l’adversaire,   il faut développer une technique et un jeu qui ne  s’adaptent pas à l’objectif ou à l’adversaire, mais à la pelouse. Le contrôle-passe, ou le contrôle-tir, il faut oublier ainsi que plein d’autres basiques techniques et même collectives.

Blessures et jeu dénaturé

Il faut parfois être plus technique que les techniciens pour pouvoir s’imposer et s’adapter à cette donne.

Quelques semaines après la CAN2004 où on a réussi une belle opération mafieuse de maquillage de nos terrains et de nos stades, on s’est rendu compte de l’étendue de l’arnaque et de l’omerta qui fait que tous les responsables de cette arnaque sont dans l’impunité la plus totale.
Les municipalités censées être responsables des entretiens ? Elles ne sont pas capables de lever les poubelles ! Les terrains ? Ils peuvent attendre, comme les footballeurs qui se blessent à l’entraînement et lors des rencontres. Les entraîneurs, ils s’arrachent les cheveux (enfin ce qui leur en reste) à chaque contrôle raté et à chaque action inachevée. Le public ? Il ne comprend pas que des footballeurs puissent rater les gestes techniques les plus primaires, réagissent et insultent ces mêmes joueurs qui évoluent dans de véritables champs de patates. A l’heure où dans les ministères, dans les sociétés publiques et privées, on peste contre les conditions de travail et la détérioration des outils, on oublie que notre football, nos footballeurs et nos techniciens manquent de l’essentiel.

Alors, avant d’être candidat à l’Unaf, Wady Al Jary a tout intérêt à s’occuper de son jardin et à fournir à ce football qu’il dirige si mal un outil de travail décent. Tout simplement !

lapresse.tn

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