Tunisie : Tabib encense Chahed et canarde Larayedh, Jomaa, Essid
12/07/2017
Le dossier de la corruption ne cesse de faire couler beaucoup d’encre, notamment après la campagne de lutte contre le fléau décrétée par le chef du gouvernement, Youssef Chahed, à la fin du mois de mai dernier. Ce mercredi 12 juillet 2017, c’est au tour du centre de l’Islam et de la Démocratie d’ouvrir le débat sur le sujet.
Chawki Tabib, président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), a déclaré, lors d’une rencontre à Tunis, que les gouvernements qui se sont succédé après la Révolution, à l’exception de ceux de 2011 et 2012, ont échoué dans ce combat et ont causé au pays un gros retard en la matière. “Ce sont ces gouvernements là qui devraient assumer la responsabilité parce qu’ils n’ont pas fait preuve de volonté pour lutter contre la corruption“, a-t-il assuré.
Il a dans le même contexte indiqué que la lutte contre la corruption est un dossier national très important et que les choses ont commencé à bouger avec la mise en place du gouvernement d’Union nationale, lequel a placé la lutte contre la corruption à la tête de ses priorités, après la lutte contre le terrorisme.
“C’est maintenant que la lutte contre la corruption est mise sur les rails et nous espérons que les choses commencent vraiment à bouger. C’est à partir de l’année 2016 qu’on a commencé à sentir le changement et une volonté politique de lutter contre la corruption“, a-t-il dit.
Chawki Tabib a par ailleurs tenu à préciser que la stratégie de lutte contre la corruption est une décision émanant de l’ancienne Assemblée Nationale Constituante (ANC) en 2012, mais elle avait été gelée pour pendant 4 ans, jusqu’à son approbation à travers un document signé par le gouvernement en décembre 2016.
“Ils m’ont accusé…”
Il a sous un autre angle indiqué que certains ministres l’ont sévèrement critiqué pour avoir lâché des informations sur les affaires en cours, allant jusqu’à l’accuser de faire fuir les investisseurs avec ses déclarations, surtout quand il parle d’”État mafieux”.
Le président de l’INCUCC a par ailleurs indiqué qu’en examinant de près les dossiers parvenus à l’instance, il a été surpris et même choqué par les dépassements qui ont eu lieu. “Certains éléments dans les dossiers de corruption m’ont poussé à agir et à parler, enfreignant le devoir de réserve“, a-t-il dit
Tabib a critiqué les déclarations de certains députés de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), qui ont reproché à l’instance de ne pas travailler énergiquement. Il a fait remarquer que certains députés ignorent la loi réglementant l’instance en question.
“Chahed conduit une bicyclette sur une autoroute…”
À une interrogation sur la pertinence de la campagne de lutte contre la corruption récemment lancée par Youssef Chahed, Tabib a tenu à préciser qu’il s’agit d’un pas en avant. “L’image qui nous vient présentement est que Youssef Chahed a pris une bicyclette sur une autoroute où il est interdit de reculer, et même de s’arrêter“, a-t-il dit.
Il convient de rappeler à ce propos qu’une campagne d’arrestation d’hommes d’affaires soupçonnés d’être impliqués dans des affaires de corruption financière et administrative a été lancée, à la fin du mois de mai dernier, dans le cadre de l’application des dispositions de l’état d’urgence. Parmi eux figurent Chafik Jarraya et Yassine Chennoufi.
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