Une sorte d’hydre du mal s’est emparée de notre pays !
06/11/2016
Par Omar S’habou
Il n’est plus un seul domaine, un seul pan de l’activité économique, un seul aspect de la chose publique qui ne soit pas contaminé, de nos jours, dans notre pays, par toutes sortes de dysfonctionnements ou de maux devenus, avec le temps, structurels.
La conjugaison de l’incompétence, de la corruption et de l’impunité a fini par engendrer une culture sociale dont nous nous accommodons, à défaut de pouvoir nous en libérer. Une sorte d’hydre du mal semble s’être emparée de notre pays. Nous observons notre Tunisie, impuissants et désespérés, se décomposer sous l’emprise de sa monstruosité.
La responsabilité, nous la projetons quasi systématiquement sur l’autre ou les autres. Elle incombe toujours à des facteurs en dehors de soi. Je pense qu’elle est, en revanche, collective. Elle va de ce magot de cigarette que nous jetons inconsciemment dans la rue, à l’acte d’irresponsabilité quand nous quittons nos bureaux avant terme. Nous nous pardonnons tout et nous accusons les autres de tout.
Je ne disculpe pas, loin de là, ceux qui sont en charge de donner l’exemple. Je dirais même, sur ce chapitre, que le pouvoir actuel est à rejeter en bloc. Si la politique est une obligation de résultats, le fait que nous soyons aujourd’hui au bord de la faillite et de l’effondrement, justifie que le pouvoir actuel ainsi que les institutions post 14-Janvier qui l’on créé, soient à bannir et à honnir. Je voudrais simplement, par ce court billet, nous rappeler à nous-mêmes que nous n’en sommes pas innocents.
Notre rapport à notre pays, à notre société, à nos lois – aussi imparfaites qu’elles puissent être – à la philosophie de l’impôt, à l’obligation de solidarité, au sens civique, est-il exempt de toute défaillance ? Non. Le constat ne peut être qu’amère et culpabilisant.
Le redressement de notre pays ne peut être que le couronnement de notre propre redressement. De la réconciliation du citoyen tunisien avec sa citoyenneté tunisienne.
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